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Journée internationale des sages-femmes : focus sur une profession en mutation

Journée internationale des sages-femmes : focus sur une profession en mutation

Publié le 05/05/2024

À l’occasion de la journée internationale de la sage-femme, le 5 mai, le groupe MACSF revient sur les origines de ce métier essentiel, ses évolutions passées et plus récentes, de même que l’accompagnement proposé à ces professionnelles par la MACSF. 

 

Sage-femme : l’histoire de ce métier

Assister les femmes donnant la vie : ce rôle existe depuis l’origine des temps. Les premières traces de cette activité ont été retrouvées sous forme de représentations datant du néolithique. 

C’est la Grèce Antique qui crée le terme de maïeutique. Les maïeuticiennes, praticiennes respectées, comptaient dans leurs rangs les mères des penseurs Aristote et Socrate. Ce dernier transpose ce terme au domaine de la pensée en parlant de « l’accouchement des esprits. » 

Longtemps, obstétrique et gynécologie restent du ressort exclusif des femmes en raison des tabous pesant sur la sexualité féminine, particulièrement au Moyen-Age. Ce sera le cas pendant plusieurs siècles au cours desquels les aspects médicaux et sociaux du rôle d’accoucheuses se confondent. Ces femmes qui vivent dans l’intimité des foyers sont considérées comme des auxiliaires compétentes, des « donneuses de vie ».

 

Théorie et professionnalisation du rôle d’accoucheuse

Au fil des siècles, une dichotomie se dessine entre ville et campagne. En milieu rural, les accoucheuses officient auprès des familles. 

En ville, il se crée un corps de sages-femmes, formé aux techniques de l’accouchement. On doit à Louise Bourgeois, accoucheuse de Marie de Médicis, la rédaction en 1609 du premier traité d’obstétrique et gynécologie. Marguerite de La Marche, autre sage-femme, accoucheuse princière, rédige un autre traité en 1677. De tels textes restent rares.

La pratique continue de se professionnaliser. Les sages-femmes parisiennes sont formées à l’Hôtel Dieu et appartiennent à la confrérie royale de Saint-Côme (association professionnelle de chirurgiens). Certains chirurgiens, à l’instar de François Mauriceau, commencent à s’intéresser à ce domaine et à pratiquer des accouchements. 

Un tournant important se dessine au XVIIIème siècle. L’État s’engage pour professionnaliser les pratiques des accoucheuses : à partir de 1750, seules sont autorisées à exercer les sages-femmes ayant suivi une formation de deux ans. Angélique du Coudray, première enseignante en obstétrique, met au point un mannequin articulé avec lequel elle apprend aux sages-femmes différentes manœuvres obstétricales diffusant ainsi des bonnes pratiques partout en France. 

 

Naissance de l’obstétrique

L’école de sages-femmes de l’Hospice de la Maternité de Paris est créée en 1802 par le chirurgien Jean-Louis Baudelocque et la sage-femme Marie-Louise Lachapelle, tandis qu’une loi de 1803 impose la création dans chaque département de cours d’accouchement. 

Le corps professionnel des sages-femmes prend forme. 

Le dernier tournant majeur pour la profession s’effectue dans la deuxième moitié du XXème siècle. Les femmes sont incitées à accoucher à l’hôpital où les accouchements deviennent de plus en plus sûrs. Le métier connaît un nouvel essor avec les progrès intervenus en fin de siècle et l’arrivée de nouvelles techniques : monitoring, échographie, marqueurs sériques et péridurale. Des actes qui, pour certains, impliquent l’intervention d’autres soignants (anesthésiste, biologiste, radiologue) et contribuent à diminuer leur autonomie.

 

Sage-femme : des compétences et des responsabilités renforcées

De nos jours, la profession et les compétences des sages-femmes sont définies dans le Code de la Santé publique aux articles L4151-1 et suivants. Au cours des dernières années, le champ des responsabilités et actes incombant aux sages-femmes s’est élargi. Elles jouent un rôle de plus en plus important en matière de santé génésique des femmes.

Les domaines de compétences de la profession sont aujourd’hui les suivants : 

●    Grossesse : la sage-femme assure la surveillance et le suivi de grossesse, prépare à l’accouchement, intervient en matière de prévention et peut prescrire dans ce cadre (sevrage tabagique, prévention et dépistage des MST, contrôle de la glycémie…). Elle assure aussi la surveillance du travail et l’accouchement, les soins post-accouchement et la rééducation périnéale. Elle pratique en autonomie, mais réfère ses patientes à un médecin en cas de détection de certaines pathologies et peut pratiquer les soins prescrits par un médecin dans le cadre du traitement de ces pathologies .

●    Gynécologie et prévention : la sage-femme accompagne le suivi gynécologique des femmes tout au long de leur vie accomplissant les actes cliniques et techniques nécessaires à ce suivi hors situation pathologique. A ce titre, elle peut prescrire des moyens de contraception. Elle est aussi habilitée à dépister certaines MST.  

●    Orthogénie : les sages-femmes peuvent prendre en charge les IVG, et ce, à titre expérimental comme défini par le décret du 30 décembre 2021

●    Vaccination : les sages-femmes sont autorisées à vacciner leurs patientes, des mineures, et les personnes vivant dans l’entourage des femmes enceintes et enfants. 

●    PMA : Les sages-femmes participent aux activités cliniques d’assistance médicale à la procréation

●    Lutte contre les violences : les sages-femmes contribuent à la prévention et l’information dans ce domaine, de même qu’au repérage de situations de violences et à l’orientation des femmes concernées vers des structures de prise en charge. 

Les projections officielles prévoient une croissance continue du nombre de sages-femmes à horizon 2050, avec une progression de 27% par rapport à 2021. Les récentes évolutions et mutations de la profession ne seraient pas sans incidence sur cette tendance dynamique. 

Témoignage
Études, formation, début de carrière, exercice mixte : pour mieux comprendre les réalités de terrain, partons à la rencontre de Candice, sage-femme, à travers l’écoute de cet épisode du Podcast « Ma grande aventure ».

 

La MACSF aux côtés des sages-femmes

Le groupe MACSF accompagne tous les soignants avec des solutions adaptées à leur métier. Hospitalières, libérales ou en exercice mixte, les sages-femmes peuvent s’appuyer sur les services compris dans leur contrat d’assurance responsabilité civile professionnelle et protection juridique et notamment sur une hotline médico-légale accessible gratuitement 24/24 et 7j/7

Pour leur permettre de mieux s’ajuster aux évolutions de leur profession et appréhender leurs nouvelles responsabilités d’un point de vue légal, le groupe MACSF a développé une formation destinée aux sages-femmes. Dispensée par des professionnels défendant juridiquement des sages-femmes et sur la base d’études de cas réels, elle vise à : 

●    actualiser leurs connaissances sur les principes de la responsabilité professionnelle ; 
●    identifier les moments à risque dans la prise en charge des patientes.  

En plus de cette formation destinée aux soignantes hospitalières, le groupe MACSF propose aussi des formations sur-mesure adaptées aux sages-femmes exerçant en libéral ou à d’autres profils plus spécifiques.